Discussion d'amoureux

Hello !

J’ai très envie d’écrire, donc j’ai ouvert une page sur Word, mais je ne sais pas encore si je vais poster ceci sur mon site… Enfin bon, si vous le lisez, c’est que j’ai dû le faire.

J’ai eu une semaine assez mouvementée, pour changer de mon petit quotidien tranquille. Je reprends ce que j’écris un jour plus tard, parce qu’au final, je n’ai pas eu la foi d’écrire hier.

Je ne sais même pas ce que j’ai envie de dire, mais allons-y.

J’aimerais premièrement avoir une minute de silence pour les personnes qui se proposent pour aller, je cite : « chercher des clopes pour tout le monde » en soirée. Merci à vous. Vous êtes des héros invisibles.

Je pense que j’ai envie d’écrire parce que mon corps me crie que je me sens seule, du moins c’est ce que je déduis au vu du nombre de rêves érotiques que je fais par nuit.

Je viens de finir L’amour dure trois ans du célèbre violeur Frédéric Beigbeder — et étrangement, j’ai adoré. Ça doit jouer sur mon sentiment de solitude.

Ce serait presque cliché d’écouter La solitude de Léo Ferré en écrivant ceci. Je m’en abstiens pour ne pas trop avoir l’impression de romantiser ma vie.

Peut-être que je devrais vivre dans un monde illusoire où j’invente un sens aux quelques lignes que j’écris. Mais mon esprit trop cartésien m’en empêche. Ceci dit, j’aime romantiser ma vie. J’aime croire en tout plein de choses, belles ou moins belles.

J’aime croire encore en l’amour, bien que je ne pense plus vraiment qu’il existe. Une part de moi a envie de s’accrocher à cette idée. C’est vrai que c’est beau, de croire en l’amour.

Imaginez avoir un lien tellement fusionnel que les mots ne servent plus à rien. Un simple regard suffit à exprimer l’envergure du monde. J’aime cette idée.

Étrangement, en tant que grande amoureuse de l’amour, je n’aime pas les œuvres à l’eau de rose (bien que ce soit Jack qui était dans cette eau). Pour me plaire, il faut qu’une œuvre montre l’amour sous toutes ses facettes — même les moins belles.

Aucune belle histoire ne peut se clore par une belle fin. Il faut pleurer pour savoir ce qui nous a plu.

Je ne veux pas d’enfants, une petite maison, un travail stable, un voyage à Disneyland dans ma C4, des barbecues en famille, un amant quand j’ai besoin de frisson… J’ai peur de ça. J’ai peur de ce qu’on a fait de l’amour.

Parfois, je regarde des membres de ma famille, envieuse de leurs petites vies rangées… mais surtout envieuse de leur envie de la vivre, cette petite vie rangée.

Alors oui, la passion n’est sûrement pas éternelle, et se termine bien plus souvent en cœur brisé qu’en relation stable. Mais il y a certains exemples qui me font presque envie.

Je regarde mes parents, parfois jusqu’à me demander s’ils s’aiment encore. Je n’ai pas de réponse à cette question. Mais je sais obstinément que si l’un d’eux meurt, l’autre pleurera.

J’ai l’impression de voir une relation fraternelle : avec ou sans amour, on continuera ensemble. Des fois on se déteste, mais on a du mal à passer une nuit sans l’autre. Le jour où un quitte la maison, alors on se sent seul, vide… On veut entendre les ronflements de l’autre qui nous agaçaient tant au moment de dormir.

On se soutiendra quoi qu’il en coûte. Ce n’est plus une relation, c’est un lien ancré en vous. Peu importe où vous allez, vous serez toujours liés.

Alors oui, peut-être que les plaisirs charnels ne sont plus leur quotidien (du moins, je ne veux pas le savoir), mais ils ont plus que ça. Et je trouve ça beau. Je ne sais pas si c’est ce dont je rêve, mais je trouve ça beau.

J’avais presque oublié de rêver ces dernières années. C’est sympa, de rêver. J’attends le moindre trajet en bus, voiture ou avion pour allumer mes écouteurs et rêver.

J’y arrive mieux quand les images défilent devant mes yeux. Ça m’aide à me concentrer sur ce qu’il y a dans ma tête.

J’ai envie d’un moment de paix, de joie, de danse, de musique, de bouffe, d’amour. Juste un moment où je peux aimer, et me sentir aimée.

Je crois que les relations les plus sincères où j’ai ressenti de l’amour, c’est avec ma famille. Je ne pense pas avoir été autrement aimée que dans ma famille.

Toutes les relations que j’ai connues, bien que ça fasse mal à dire, ont été des déserts où je pensais apercevoir un mirage d’amour.

Je dis beaucoup trop de fois le mot amour, il ne faut pas m’en vouloir. Je suis arabe, je parle en nikoumouk ou wesh de base.

C’est là qu’interviennent les sauveurs des soirées en proposant d’aller acheter des cigarettes. J’aime bien fumer quand je me sens mélancolique… même heureuse… tout le temps. On vous a déjà dit que c’était addictif, la cigarette ?

Mon dernier péché mignon de soirée. Les substances psychoactives visiblement, ce n’étais pas fait pour moi. J’ai tout découvert trop tard, donc j’ai essayé d’en découvrir plus… trop tôt. Mauvaise idée.

En parlant de ça, j’aimerais vous donner un conseil : ne dites pas à une personne en train de prendre une trace « Tu fais de la pâtisserie ? ». Ils rigolent pas vraiment.

D’ailleurs, ils se cachent. C’est étrange. Pourquoi se cacher et en faire un tabou quand on est entouré de consommateurs ?

Ça doit rajouter cette impression d’interdit et de frisson qu’on cherche en prenant de la drogue. Après tout, sans ça, ça reviendrait à prendre du Sniffy en soirée (ça existe encore ?).

Je vis chez mes parents, donc je me cache pour fumer. C’est assez ridicule. Ils sont au courant, mais les marqueurs de respect dans les familles maghrébines sont assez… excentriques.

Donc je ne fume pas devant mes parents par respect. Je leur mens par respect. Je vole des cigarettes quand je n’en ai plus… par respect.

Des fois je me demande ce qui se passerait si je sortais une cigarette devant eux. Ce serait rigolo. Bien que je risquerais de mal le vivre sur le moment. Si un jour je n’ai plus d’adrénaline, je le ferai.

Enfin bref. J’ai beaucoup parlé pour ne rien dire. Et si je ne m’arrête pas maintenant, je ne m’arrêterai jamais.

Écrivez sur ma tombe : « morte d’écrire ».

Je veux aussi un ange déchu sculpté dans du marbre blanc, qui pleure ma mort dessus.

Bisous.